Une fois le Mékong traversé on a été surpris de changements!
Très tôt le lendemain matin nous avons rejoint Bouliane, notre guide, et Bin une toute petite laotienne apprentie-guide. Notre aventure a alors commencé par la plus rock and roll ride de pick-up d
Dans cette première journée, on s’est enfoncé dans la jungle durant environ 3-4 heures. Nous avons été chanceux, on n’a pas eu de pluie pour cette section. Nous sommes arrêtés dîner dans un premier village.
Au lendemain nous avons continué d’avancer dans la jungle. Nous
avons eu de nombreuses
rivières a traverser et nous avions les pieds dans l’eau et dans la boue. Nous avions bien ri quand j’ai complètement manqué une traversée sur un tronc d’arbre et que je me suis retrouvée mouillée jusqu’aux genoux! En cours de route il y avait des leeches et nous nous sommes fait mordre a multiples reprises mais tout était sous contrôle.
Nous nous sommes arrêtés dans un autre village pour dîner. Plus on avançait et plus on réalisait que ces gens sont vraiment coupés de tout.
Dans ce village je me suis amusée a prendre des photos des enfants. Au Laos, ce n’est pas facile de prendre des photos des gens car ils
ne savent ce qu’est cet appareil et en sont craintifs. Les enfants
quant a eux étaient curieux de nous voir et une fois que je leur ai montré les photos sur l’écran voulaient que j’en reprenne de plus en plus. Notre guide nous a dit que nous étions peut-être les premiers blancs que ces enfants voyaient. J’ai bien ri de voir un homme prendre le soulier de Jean-Hugues (car en entrant dans les maisons on enlève toujours nos chaussures) et l’observer sous toutes ses coutures, même s’il était complètement couvert de bouette!
Quand est venu le temps de manger, nous avons été très surpris de goûter le pire poulet de toute notre vie! Il était très coriace et difficile à mastiquer. Nous avons aussi appris que les Laotiens ne font pas de gaspillage et mangent les os, les pattes et même la tête!!!! Ouach… Pas pour nous…
Après notre décevant poulet, on ne voulait pas dire qu’on le trouvait pas mangeable étant donné la valeur du repas dans ce pays, nous avons eu la chance d’avoir un massage a la laotienne. 3 jeunes filles du village d’environ 14-15 ans nous ont massé pendant près de 45 minutes. Elles étaient bien bonnes. Bouliane nous a dit qu’elles ont appris de leur mère et ainsi se transmet le savoir.
Durant la nuit, on s’est tous fait réveillé par un veau qui pleurait parce qu’il ne trouvait pas sa maman… Très longue nuit!
Au lendemain matin Jean-Hugues me dit qu’il ne se sentait pas bien, qu’il se sentait malade et un peu fièvreux. Malheureusement on ne peut lui accorder une journée de repos, on doit marcher près de 20 km pour sortir de la jungle. Comble de malheur il pleuvait a boire debout et tout était en bouette. On est donc parti affronter dame nature. On n’a jamais marché dans autant de bouette! De plus les leeches se sont mis de la partie et a chaque rivière que nous traversions nous faisions un leeche check ou il nous est arrivé d’enlever près de 10 leeches a la fois. Heureusement Bouliane et Bin nous aidaient et nous enlevaient les bestioles récalcitrantes à l’aide de leur potion de grand-mère à base de sel et de tabac.
De mon côté j’appréciais l’aventure dans la jungle, cependant Jean-Hugues allait de plus en plus mal. La fièvre montait tranquillement, il était de plus en plus faible et marchait du mieux qu’il pouvait. Nous étions détrempés et on dépensait de l’énergie pour ne pas geler même si nous avions nos gortex. Quand Bouliane, notre guide, s’arrêtait pour une pause il n’était pas possible pour JH de s’arrêter plus de 5minutes car il se mettait à frissoner.
Heureusement en milieu d’après-midi la pluie s’est calmée. Nous sommes donc arrivés à destination après près de 8 heures de marche dans les côtes, les rivières, la bouette et les leeches! En attendant notre transport pour revenir à Vieng Puchka qui était à 15km de route, nous en avons profité pour enlever nos chaussures et faire un dernier et ultime leeches check. Jean-Hugues avait trouvé une bestiole dans son soulier, mais n’arrivait pas à l’enlever; disons que ses capacités étaient limités par la fièvre, le froid et la fatigue. Il a donc demandé à Bouliane de le faire pour lui. Nous n’avons pas alors réalisé que Bouliane avait enlevé l’orthèse du soulier, mais surtout qu’il ne l’avait pas remise car nous sommes reparti en sandales!
Notre transport arrive, on se fait ramener en ville, on remercie Bouliane et Bin pour la belle aventure malgré la pluie. Ils ont été charmants et aidant tout au long des trois jours. On fait le tout assez rapidement car JH doit vraiment aller se coucher puisqu’il ne feel pas bien et fait maintenant une bonne fièvre.
On retourne donc dans un guesthouse rudimentaire, sans douche, sans eau courante, sans électricité. Je donne des Tylénol à JH, je lui dis de se coucher et que je vais m’occuper de défaire les sacs et d’accrocher les vêtements mouillés. C’est à ce moment précis qu’on découvre qu’il manque une orthèse dans sa chaussure… On pense rapidement et on fait le lien avec la leeche enlevée… Il faut donc que je trouve un moyen de retourner la chercher! Pas facile car à Vieng Puchka il n’y a pas de taxis et peu de gens parlent anglais, donc ne me comprennent pas!
Je retourne auprès de mon malade qui dort à point fermé. Cependant il est très chaud et la fièvre ne semble pas descendre. Je le force donc à venir dans la salle de bain ( ou plutôt pièce à toilette et bidon d’eau) et je lui donne une douche à la chaudière. Ça l’aide un peu mais l’opération sera à refaire plusieurs fois dans la nuit. À chaque fois que nous entrions dans la toilette on se devait de localiser une grosse araignée qui nous faisait peur avec ses grandes pattes poilues…(plus petit et moins velu qu’une tarentule).
Ça va pas trop bien… Il faut qu’on prenne l’autobus le lendemain à 10h00 car on ne peut rester là dans ces conditions alors que Jean-Hugues est malade, mais on ne peut partir sans l’orthèse qui est essentielle pour ses genoux au Népal. Comble de malheur je suis allée manger au resterant, j’ai commandé du poulet au riz… j’ai reçu une carcasse (des os pas de viande) de poulet avec du riz! Pas bon du tout!
Je pense que c’est la première fois du voyage ou je m’ennuie de chez moi et que je me sens seule et un peu désemparée. Je prépare nos sacs (je mets tout ce qui est lourd dans le mien pour donner une chance à mon amoureux) et je me dis que la nuit porte conseil et que demain sera un jour meilleur.
Le lendemain matin j’avais mon plan d’attaque. Je me lève tôt pour aller attendre mon monsieur de la veille à l’ouverture du bureau. Ainsi je donne une chance à Jean-Hugues de dormir plus longtemps. Je me rends au bureau, et revois le monsieur. J’avais amener l’autre orthèse et chaussure pour lui montrer ce qui me manquait. Heureusement pour moi, Bouliane arrive à ce moment-là (j’étais très surprise car il nous avait dit qu’il travaillait dans sont champs cette journée là). Je lui explique la situation et lui dit que je suis prête à payer pour y aller… Il comprend que c’est très important et il ne me demande que de l’argent pour son gaz et il part en mobylette pour la retrouver. Il revient au bout de 45 minutes le sourire triomphant l’orthèse à la main! Wow, je suis si soulagée et nous avons le temps d’aller prendre l’autobus. Je me suis retenue de l’embrasser car c’est mal vu là-bas mais je pense que mes milles mercis, mon sourire et 3X le prix du gaz lui ont bien démontré ma gratitude.
Je rejoins mon malade et lui annonce la bonne nouvelle. Jean-Hugues n’est toujours pas en forme, mais on se dit qu’il faut vraiment se rendre dans une ville avec électricité et eau courante. On espère se rendre à Luang Prabang qui est à environ 350 km.
On prend donc un premier mini van tout confort et bon prix qui nous amène en environ 1 heure à Luang Namtha ou nous allions prendre l’autobus jusqu’à Luang Prabang. Jusque-là la route était très belle, c’était le nouvel autoroute. Malheureusement le chauffeur nous a tout d’abord débarqué au mauvais terminal… il nous a donc refait payer le même montant que nous lui avions donné pour 1 heure de route, alors que nous étions à 10 minutes du bon terminus. De plus en arrivant on réalise que nous avions manqué le seul autobus pour Lung Prabang (il partait à 9h00 am). On décide donc de faire quand même une partie du chemin et de se rendre à Muang Xay qui se trouve à mi-chemin. On doit cependant attendre 2 pénibles heures avant le départ. Jean-Hugues aurait voulu dormir, mais l’endroit n’est pas assez confortable. De plus on se dit qu’on n’a que 150km à faire, ça va être assez rapide et qu’ensuite on sera bien. En attendant, on rencontre une voyageuse française (ils sont vraiment très nombreux au Laos, car ce dernier est une ancienne colonie française). Elle est bien sympathique et voyant l’état de Jean-Hugues nous suggère que c’est peut-être la malaria même si on prenait déjà les médicaments contre la malaria. Elle-même a déjà fait plusieurs crises de malaria qu’elle contrôle avec le Malarone. Je suis bien embêtée, mais il est vrai que s’il prend la dose curative rapidement il peut s’éviter des séquelles associées si c’est bel et bien la malaria. Si ce n’est pas ça (je pense qu’il a un virus que lui aurait peut-être transmis l’Allemand tenancier de la Guesthouse à Chiang Mai car il était très malade à notre départ ) il va juste avoir une grosse dose de Malarone et avoir le système digestif tout à l’envers. Il décide donc de prendre le Malarone curatif au cas ou. Il faut aussi expliquer qu’au Laos on ne peut espérer voir un médecin compétant même dans les grandes villes. Pour des soins médicaux de qualité il faudrait retourner en Thaïlande ou aller au Vietnam.
Bien qu’on avait déjà pris l’autobus, on n’avait pas compris l’importance de réserver nos places dès que les portes sont ouvertes (2 heures avant le départ). On pensait qu’en ayant un billet, on s’assurait une place. On a appris à nos dépens. Jean-Hugues s’est ramassé à côté d’un homme qui ne voulait pas mettre ses baguages sur le toit, comme tout le monde, et qui prenait alors un banc et demi. Pour ma part je me suis retrouvé sur un coussin sur le moteur entre le chauffeur et le passager avant. L’autobus était plein, il y avait même des gens assis sur des chaises de jardins dans l’allée.
On est donc parti inconfortable, dans l’espoir d’arriver au bout de 2 heures. On a vite réalisé que l’enfer serait beaucoup plus long. La nouvelle autoroute se terminait à Luang Namtha et laissait place à une piètre route de campagne ou les nid de poules étaient des lits de dinosaures et ou la vitesse moyenne était 15km/heure. C’était atroce! Nous arrêtions fréquemment pour laisser descendre et prendre des passagers. J’ai heureusement pu, après 2 heures, m’asseoir sur une chaise de jardin. Jean-Hugues quant à lui combattait la maladie, et aurait bien voulu dormir, mais c’était impossible dans ces conditions. Au bout de 5 heures ne pouvant plus me retenir, j’ai demandé (ou plutôt gesticulé) au chauffeur de faire un arrêt pipi. Tout l’autobus s’est précipité pour aller libérer leur envie! Je n’en reviens toujours pas que personne ne l’ait demandé avant alors qu’ils parlent tous laotien… Nous sommes finalement arrivés à Oudoumxay au bout 5h30. La pire ride d’autobus de toute notre vie!
J’ai alors trouvé une très confortable chambre ou nous nous sommes installés. Nous y sommes
Tranquillement Jean-Hugues s’est remis et nous avons enfin quitter Oudoumxay pour Luang Prabang. J’ai trouvé ça très difficile de voir mon amoureux si faible et de me sentir si impuissante. C’est probablement une des pires passes du voyage, mais heureusement il s’en est remis. Avec du recul on ne pense pas que c’était la malaria, peut-être plus un virus ou la fièvre de Dengue. On pense ne jamais vraiment le savoir. Il est bien certain que la maladie fait partie des voyages, mais on fait tout pour la limiter!
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